DC4 violences conjugales
CONTEXTE
Avant 1975, il n’y avait pas de prises en considérations des violences conjugales. L’arrivée, en 1981, de la gauche au pouvoir a provoqué une institutionnalisation des revendications pour les droits des femmes. Sans doute parce que la dénonciation des violences contre les femmes est marquée du sceau du féminisme militant, cette question des violences a émergé seulement lors des travaux préparatoires de la Conférence internationale de l’ONU sur les femmes, tenue à Nairobi en 1985. La première campagne de lutte contre les violences conjugales sera menée en 1989, à l’initiative de Michèle André, secrétaire d’État aux Droits des femmes ; consécutivement l’aide aux victimes est institutionnalisée et des commissions départementales d’action contre les violences faites aux femmes sont créées.
L’ONU, dans sa déclaration sur l’élimination de la violence contre les femmes (novembre 1993), la définit de la manière suivante :
“ La violence faite aux femmes désigne tout acte de violence fondé sur l’appartenance au sexe féminin causant ou susceptible de causer aux femmes des dommages et des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques et comprenant la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de la liberté que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ”.
C’est afin de mieux mesurer l’ampleur de ce phénomène et par la suite, d’orienter les interventions publiques en la matière, qu’a été lancée et menée en 2000 l’enquête ENVEFF (Enquête Nationale des Violences Envers les Femmes en France), première grande enquête nationale sur ce thème. Elle nous révèle qu’aujourd’hui, en France, une femme sur dix est victime de violences conjugales : chaque jour une centaine de femmes sont battues par leur conjoint. Tous les trois jours une femme meurt de ces violences, ce qui constitue la première cause de mortalité féminine en France. Les violences conjugales sont un problème majeur qui concerne la santé et les droits