De constantinople à istanbul, synchrétisme et singularités d'ue ville aux confis de deux méditerranées
Cette citation de l’écrivain Mistral témoigne de l’importance d’Istanbul au XIXème siècle. Si Istanbul fascine, c’est tout d’abord que la ville représente plus qu’une simple agglomération. Construite par les hommes, la ville est le reflet des changements historiques tels les choix politiques, l’art ou les représentations. Si la ville désigne un espace précis, au débouché du Bosphore dans la Mer de Marmara (à cheval sur l’Europe et l’Asie), elle cristallise différentes cultures, différentes temporalités, des héritages du passé à l’évolution présente. L’intérêt d’Istanbul est donc l’image globale et riche qu’elle représente.
De par son site privilégié, Istanbul occupe une place stratégique dans l’espace méditerranéen. Le Bosphore a ainsi permis de construire son identité de carrefour de voies terrestres et maritimes, entre Balkans et Moyen-Orient, monde pontique et monde méditerranéen. La ville se lit comme frontière de l’Orient et de l’Occident, comme porte vers l’Orient. Elle n’est pas une rupture d’un monde à l’autre, la dernière d’un monde avant l’autre, mais une interface permettant la mise en relation, la perméabilité de deux espaces.
Point de contact terrestre entre deux mondes, la ville prend ainsi une nouvelle importance de 1798 à 1956 lors de la véritable rencontre entre l’Occident et l’Orient, point de départ d’une connaissance approfondie, d’influences indéniables. Capitale de l’Empire Ottoman, elle reflète également à cette époque son lent déclin depuis l’expédition d’Egypte (1798).
Pour appréhender la ville, on peut ainsi étudier le point de vue des Occidentaux sur ce reflet de l’Orient, grâce aux récits de voyages qui se multiplient tout au long de la période. Si ces représentations sont nécessairement subjectives, les remarques permettent de mieux dégager la spécificité d’Istanbul, en complément de sa transformation historique.
En quoi