De la république césarienne à l'empire
A. De la république césarienne à l’empire
Appuyé sur un très large soutien populaire, le prince-président souhaita rapidement réorganiser les pouvoirs à son profit. Ce sont les juristes Troplong et Rouher qui rédigèrent un projet de constitution en un temps record, projet largement inspiré de la constitution de l’an VIII. Le président signa le projet le 14 janvier 1852, il fut publié le 15.
La constitution promulguée après le coup d’Etat de décembre 1851, le 14 janvier 1852, donne à Louis-Napoléon une présidence pour dix ans, mais un pouvoir présidentiel très concentré. Ce régime permettait un gouvernement autoritaire et le fut. Il se rapprochait même largement de l’empire que la personne du président rappelait évidemment. Celui-ci hésita pourtant à franchir le pas qui le séparait de l’empire tout au long de l’année 1852. Si le peuple appréciait l’ordre que Louis-Napoléon avait su rétablir dans le pays, il craignait la soif des conquêtes, le bellicisme que rappelait le nom de Bonaparte. Le prince-président chercha à rassurer sur ce point. À Bordeaux, le 15 octobre, il affirme que « Certaines personnes disent que l’empire c’est la guerre ; moi, je dis : l’Empire c’est la paix ».
Louis-Napoléon décide alors de franchir le pas. Un sénatus-consulte du 7 novembre 1852 rétablit ainsi la dignité impériale au profit de Louis-Napoléon Bonaparte qui prit le nom de
Napoléon III. Ce texte fut soumis à l’approbation populaire fut approuvé, le 21 novembre par une large majorité (7, 8 millions de oui contre 253000 non).
Le 2 décembre 1852, un an après le coup d’Etat, l’empire est rétabli. Ce changement de régime n’entraîna que des changements légers de la constitution, davantage sur la forme des institutions que sur le fond de l’organisation politique.
Le président, puis l’empereur exerce en effet, tout d’abord le pouvoir exécutif avec ses ministres. Ceux-ci lui sont étroitement soumis. Ils ne sont en effet responsables