De la vie heureuse, sénèque, commentaire.
[Introduction]
Le souverain bien, qui demande réflexion et utilisation de la raison et qui se trouve au sommet de l’accomplissement de l’homme, est un concept sur lequel de nombreux philosophes se sont attardés pendant l’Antiquité. Dans ce texte, Sénèque tente de le définir en le rapprochant de la vertu. De plus, cette dernière semble tisser un lien étroit avec le plaisir : distincts l’un de l’autre, elle n’a pas pour but de le rechercher ou d’y parvenir. Mais alors qu’est-ce que réellement la vertu selon Sénèque ? Le souverain bien donc la vertu, est alors sans plaisir ? Peut-on concevoir une vie sans plaisir ? Sénèque va défendre la thèse que la vertu, même si étroitement liée au plaisir, est indépendante de celui-ci et que le bonheur est accessible. Finalement, il y défend l’idée que le bonheur est désassocié du plaisir et directement possible grâce à la vertu donc au souverain bien, idée déroutante pour l’homme qui est un être justement de plaisir et de satisfaction.
Ce texte présente trois grandes parties qui sont la distinction entre plaisir et vertu, la notion de souverain bien et enfin le rejet du plaisir pour conclure sur le bonheur.
[I. Le plaisir et la vertu : deux notions liées mais pas identiques]
[A) Le but de la vertu n’est pas le plaisir]
La vertu regroupe plusieurs qualités qui peuvent se trouver chez l’homme telles que le courage, la modestie, la justice ou la modération afin de mener une vie bonne c’est-à-dire un contrôle de son existence par la raison. La première phrase permet déjà la distinction claire et nette entre la vertu et le plaisir : Sénèque conçoit le fait que la vertu puisse procurer du plaisir mais ce n’est pas son but ; il s’agirait plutôt d’un « bonus » ou d’une récompense d’un « effort » faite à l’homme pour avoir été vertueux. Comme le précise Sénèque aux lignes 7-8, « le plaisir aussi n’est pas le prix de la vertu, sa raison d’être, mais son accessoire ».
[B) La métaphore du