De regno, thomas d'aquin
La thèse de l’auteur dans ce texte extrait du De Regno est au sujet de la capacité à gouverner un pays. Il n’est pas concevable qu’on puisse diriger un pays si l’on ne sait pas se gouverner soi-même. Comment être juste pour tous si l’on ne l’est pas déjà pour soi-même ? Comment comprendre les besoins de ceux qui nous sont à charge si l’on ignore ses propres besoins et aspirations ? Les attentes de chacun se comprennent en terme de sécurité, de prospérité et de justice et forment ce qu’on appelle le bien commun d’une communauté politique qui est l’ensemble des conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres de s’accomplir d’une façon plus parfaite et plus aisée. La réalisation de notre propre bien appelle pourtant une vertu qui diffère autant de l’habileté technique des arts (comme l’architecture) ou des pouvoirs (comme l’art stratégique de guerre) qu’elle semble différer des compétences du professeur dans ce domaine que l’auteur désigne être celui des sciences spéculatives. L’homme est en effet appelé à unifier sa personnalité morale et la vertu qu’il doit acquérir a bien en ce sens un caractère moral que n’ont pas d’abord l’habileté technique de l’artisan et de l’architecte, celle du chef des armées et du soldat, ainsi que les qualités de l’enseignant et de ses élèves. Toutefois l’éducation qui est le bien commun d’une famille ne consiste pas seulement à permettre à l’enfant d’acquérir des connaissances et des possibilités mais de lui permettre d’atteindre son propre bien par lui-même