De l'hegire au monde arabe
La naissance de l’Islam.
Le contexte de la naissance de l’Islam
L’Islam se caractérise par la prédominance d’un système de valeurs, d’un modèle politique et culturel qui bouscule les « ensembles » qui l’avait précédé. (P. Guichard et H. Bresc). La Dar al-Islam perpétue le monde antique. Le Prophète Mahomet élabore un modèle théocratique. La prophétie commence en 610. Alors domine le monde grec byzantin, mais autour de la langue copte et d’une majorité monophysite se rassemblent en Égypte des opposants aux Grecs. Les Syriens et Mésopotamiens de langue araméenne et syriaque sont divisés, comme l’empire sassanide. La guerre entre les deux empires épuise les deux camps. Elle se déroule avec l’aide des principautés arabes clientes. Les Arabes sont des nomades, « purs » au sud, « arabisés » au nord.
Dans ce contexte, l’Islam se présente comme une révolution. Ni sociale, ni religieuse, elle est intellectuelle, philosophique et politique. L’ensemble des principes d’une culture nouvelle s’est formé en vingt ans. Cette pulsion religieuse est « scandaleuse » dans la mesure où elle débute hors des aires déjà monothéistes. La culture sémitique d’expression grecque trouve dans l’Islam son originalité. L’Arabie centrale connaît alors une tension provoquée par l’invasion du Yémen par les Éthiopiens chrétiens. Les Arabes coalisés remportent une victoire en 571 devant La Mecque, sanctuaire des tribus dans « l’enclos d’Abraham » autour de la Ka’aba, « le cube », maison initiale d’Ismaël, fils d’Abraham. S’élabore une voie originale autour des « hanîfs », hommes pieux dont la foi en un dieu unique se réfère à Abraham. La guerre entre Perses et Byzantins avait causé le déclin des voies classiques du commerce par la mer ou par les routes caravanières de l’Euphrate. Une nouvelle voie entre le Yémen et la Syrie se développait. L’argent se substituait aux valeurs anciennes. La prédication de Mahomet propose l’adhésion à une morale familiale et à un