Decolonisation et tiers monde
I. L’émancipation des peuples dominés
1. Un contexte favorable à la décolonisation • La guerre a affaibli les puissances coloniales : en 1940, la France, la Belgique et les Pays-Bas sont balayés par l’armée allemande. Ces pays ont été incapables de défendre leur empire. L’Italie perd ses colonies deux ans plus tard. De même, en Asie du Sud-Est, les Japonais mettent fin aux institutions coloniales et promettent l’indépendance aux pays qu’ils occupent. L’Europe sort épuisée du conflit, et le prestige des métropoles est au plus bas. Enfin, comme en 1914-1918, les colonies ont fourni des combattants aux Alliés : ces hommes n’acceptent plus d’être considérés comme des sous-citoyens. • Le contexte international est également favorable à la décolonisation. Le 3e point de la Charte de l’Atlantique (1941) accorde à chaque peuple le droit de choisir son gouvernement. De même, la Charte de l’ONU (1945) et la Déclaration Universelle des droits de l’homme (1948) insistent sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. De plus, les deux Grands, Etats-Unis et URSS, sont hostiles à la colonisation. Cependant, les métropoles qui forment le « bloc colonial » ne sont pas prêtes à accepter l’émancipation de leurs colonies. • Dès l’entre-deux guerres, des mouvements de libération nationale se sont formés dans les colonies. En Indochine, le Viêt Minh communiste, dirigé par Ho Chi Minh lutte contre le Japon, puis contre la France. En 1945, il proclame l’indépendance de Viet Nam. En Inde, le Parti du Congrès mené par Nehru et Gandhi s’oppose aux Britanniques de façon non violente. Dans ce même pays, la Ligue musulmane réclame la création d’un Etat musulman indépendant. En Indonésie, deux mouvements réclament l’indépendance : le Parti communiste indonésien, et le Parti national indonésien de Soekarno. Au Maroc, les nationalistes forment le parti de l’Istiqlal (« indépendance »). En