DELIGNY Cours
Fernand Deligny, présentation de son œuvre écrite, la Grande Cordée et les « radeaux » dans les Cévennes, digression fondamentale sur Singulière ethnie, l’un de ses tout derniers ouvrages, dans lequel il met le mieux en évidence la question des rapports entre l’individu et le collectif, dans une perspective qui se veut ethnologique et qui touche à chaque moment à la pédagogie.
Ce qui est passionnant, chez Deligny (1913-1996), est qu’il échappe à toute classification et qu’il montre comment toutes les questions d’éducation, de prise en charge des enfants, de pédagogie (mot qu’il récuse) sont complexes, subtiles et difficiles.
Son œuvre est centrée sur l’observation et la prise en charge de l’enfant « mutique psychotique » ou « autiste », ou souffrant d’arriération mentale. L’une des références qu’il utilise quelquefois est l’éthologie, l’étude du comportement animal dans son milieu naturel. Deligny vit en communauté avec les enfants et, en ce qui concerne les enfants autistes, il découvre un mode d’expression non orale, qui n’est pas de communication dans le sens où l’enfant autiste ne communique pas avec lui, bien entendu, mais cependant quelque chose s’établit qui fait que l’enfant autiste « vit », tout simplement, en « présence proche » d’adultes, Deligny et ceux qui choisissent d’accompagner sa « tentative » des années 1960-1980.
Auparavant, de 1936 à 1939, il est instituteur à Nogent où il s’occupe d’une classe d’enfants dans un IMP. Il utilise le dessin, le jeu mimé, l’alphabet-geste, le récit improvisé... En 1941 il travaille à l’hôpital psychiatrique d’Armentières avec des adolescents psychotiques et des délinquants dits « inéducables ». Deligny met en place des ateliers de travail en commun, des équipes de sport, des sorties libres...
En 1943, il fonde dans les vieux quartiers de Lille des foyers pour la prévention de la délinquance juvénile. En 1945 à la Libération, on lui lègue une villa dans la