Demain des l'aube
I - Présentation des lieux et du « Dormeur »
Le sonnet de Rimbaud suit le mouvement d'un regard qui part du panorama d' « un petit val » (vers 4), se rapproche du personnage « étendu dans l'herbe » (vers 7) et détaille son sourire, sa « narine » (vers 12), sa « main sur sa poitrine » (vers 13). Il y a un resserrement progressif du champ visuel.
a) Un cadre champêtre, une nature féérique
6 La nature est omniprésente dans le poème, elle occupe intégralement le premier quatrain qui dresse un cadre enchanteur, et nous la retrouvons jusque dans le dernier tercet.
7 C’est une nature protectrice, tendre, accueillante. Ce microcosme heureux et protégé est un creux, « un petit val » (vers 4), un « trou de verdure » parcouru par un cours d’eau, à l'abri d'une montagne, ensoleillé de « rayons » (vers 4) = endroit propice aux rêves.
8 Cette nature est personnifiée : « la montagne » est « fière » (vers 4), la « rivière » « chante » (vers 1) ; la lumière qui frappe l'eau « accroch[e] » des « haillons » « aux herbes » (vers 2) = joie de vivre de la rivière. Cette nature est présentée comme douée de sentiments, au vers 11 elle est personnifiée et présentée comme très maternelle (« berce »).
Elle se caractérise par une impression de vie et de bonheur qui sollicite tous les sens, qui propose des sensations agréables sur les plans visuel, olfactif, tactile :
10 sur le plan visuel : nature très colorée : « verdure » (vers 1) est repris par « l'herbe » (vers 7) et au vers 8 par « vert » + vers 9 « les glaïeuls » = couleurs assez intenses ;
11 impression de luminosité avec « les haillons d'argent » (vers 2) ; Le rejet « D'argent »(vers 3) met l'accent sur la richesse des jeux d'eau et de lumière ; lumière renforcée au vers 3 et vers 13 par le soleil dont la luminosité est reprise au vers 4 « mousse de rayons » et vers 8 « lumière qui pleut » : métaphore qui donne une matérialité à la lumière.
12 sur le