Demain, dès l'aube
Ce poème de Victor Hugo, écrit en 1847, est sûrement l’un des plus connus de son ouvrage Les Contemplations. Dans ce recueil, la mort de safille Léopoldine inspire à Hugo tantôt des souvenirs heureux, tantôt un désespoir profond. C’est la veille du quatrième anniversaire de l’accident, qu’Hugo compose avec une simplicité et un lyrisme touchant ces trois strophes.
I. Le voyage symbolique
La structure du poème souligne une double progression dans le temps et l’espace, ainsi qu’un itinéraire suivi avec détermination.
a) La progression dans le temps
Le poème débute par l'indication insistante du moment du départ (tout le vers 1 : trois notations de temps formant un groupe ternaire selon le rythme 2/2/8). Il se termine au crépuscule comme le souligne la métaphore du vers 9 ("l'or du soir qui tombe"). Le voyage occupe ainsi une journée entière sans interruption, à travers un paysage aux aspects variés.
b) La progression dans le temps
Elle est exprimée par une série de compléments de lieu soulignant le passage, et la succession des paysages différents (anaphore de "j'irai par", énumération des éléments de la nature "par la forêt", "par la montagne"). On peut noter le caractère vague, sauvage et difficile de l'itinéraire suivi. Dans la strophe 3 le changement de paysage (il devient maritime et fluvial, ce que suggèrent "les voiles", et le nom propre "Harfleur") souligne indirectement la progression temporelle. Le mot " tombe " marque le point d'aboutissement, jusque-là inattendu.
c) L’itinéraire suivi avec détermination
L'itinéraire est exprimé par l'emploi de verbes de mouvement ("je partirai", "j'irai", "je marcherai", "j'arriverai"). Leur ordre marque le départ et l'arrivée, et une certaine façon de se déplacer, dont la détermination est soulignée par l'emploi répété du futur. La situation de ces verbes à l'intérieur du poème ("je partirai" occupe les premiers pieds du vers 2, "j'irai" ponctue le début de