Ciel brouill pome de Charles BAUDELAIRE dans Les fleurs du mal (1857) On dirait ton regard dune vapeur couvert Ton il mystrieux (est-il bleu, gris ou vert) Alternativement tendre, rveur, cruel, Rflchit lindolence et la pleur du ciel. Tu rappelles ces jours blancs, tides et voils, Qui font se fondre en pleurs les curs ensorcels, Quand, agits dun mal inconnu qui les tord, Les nerfs trop veills raillent lesprit qui dort. Tu ressembles parfois ces beaux horizons Quallument les soleils des brumeuses saisons Comme tu resplendis, paysage mouill Quenflamment les rayons tombant dun ciel brouill femme dangereuse, sduisants climats Adorerai-je aussi ta neige et vos frimas, Et saurai-je tirer de limplacable hiver Des plaisirs plus aigus que la glace et le fer Ce pome parle de la relation que baudelaire avait avec sa maitresse.Il est entirement bas sur des comparaisons entre la femme et plus spcialement sur son regard et le climat, le temps. La femme est dhumeur changeante comme le montre lincertitude sentie dans ses yeux Alternativement tendre, rveur, cruel. Le desepoir dun amour impossible. le pote voque dabord les regards, les yeux de cette femme qui il sadresse par la deuxime personne du singulier. Il passe un change, puis il la compare avec le temps, la mto. Et ensuite un paysage. La description du regard de cette femme, donne dans le premier vers, concide avec celle que le critique du Mercure des thtres, dans son compte rendu de La nouvelle Hlose (1er octobre 1846), pice o elle jouait, fit de Marie Daubrun il voqua ses yeux moiti teints. De plus, aux deuxime et troisime vers, ils paraissent bien tels que le pote Thodore de Banville les clbra prunelles pensives au vague regard, contraste du ciel obscur de leur couleur et des tincelles dor fauve qui le traversent. Des souvenirs littraires ont pu aussi influencer Baudelaire, car ces yeux aux reflets changeants rappellent ceux de Nyssia dans Le roi Candaule de