Description de la monoparentalité
Depuis les années soixante, les familles en situation de monoparentalité ont connu une forte évolution dans la reconnaissance de leur légitimité et de leurs droits. En effet, un courant dit « individualiste » marque la mutation du droit de la famille en accordant plus d’autonomie à chacun des membres de celle-ci. Cette évolution défend un double principe d’égalité, premièrement entre mari et femme et deuxièmement entre les enfants dits « naturels » et ceux dits « légitimes » (Enfants naturels = enfants nés de parents libres, c’est à dire non mariés et enfants légitimes = enfants conçus alors que leurs parents étaient mariés).
Sous l’Ancien Régime, la religion catholique impose en France une doctrine qui nie le droit de l’enfant naturel, appelé alors « bâtard ». Or, depuis la Révolution Française, le divorce par consentement mutuel ainsi que l’accord de droits presque équivalents aux enfants légitimes et aux enfants naturels reconnus permet l’apparition du principe d’égalité des filiations (Filiation = Transmission de la parenté, égalité de filiation = Traitement égalitaire de la filiation naturelle, légitime et adoptive = Enfants nés au sein d’un mariage, hors mariages et adoptés ont les mêmes droits).
Cette règle a lentement infiltré les réformes du droit familial modernes, permettant à l’enfant de famille monoparentale d’avoir une existence reconnue comme totalement légitime par l’État. D’autre part, l’objectif assumé de cette longue réforme est de pérenniser le couple parental malgré l’apparente dissolution du couple conjugal. En effet, si les divorces sont devenus la cause la plus importante de la monoparentalité en France, celui-ci ne doit cependant pas entraîner une détérioration du niveau de vie de l’enfant. En d’autres termes, l’État veut affirmer les droits et surtout les devoirs du parent chez lequel l’enfant n’habite pas. Ce long mouvement tend à protéger la bi-parentalité et l’exercice en commun