= Le désir ne jouerait-il que sur les moyens de satisfaire le besoin? Le désir comme prise de conscience du besoin, comme manifestation de la conscience d'un sujet qui exerce sa liberté en faisant varier les moyens de satisfaire les besoins ( boire, manger, dormir, se reproduire étant un besoin de l'espèce)... mais, si le désir n'était que la conscience d'un besoin, les hommes ne désireraient rien d'autre que ce dont ils ont besoin! Or ne l'homme ne vit pas que de pain. = Le désir comme besoin de désirer, comme essence de l'homme? Le désir comme nécessité pour l'homme de courir après une satisfaction qui s'éloigne toujours comme si le désir devait mourir de la proximité de l'objet car il ne se nourrit que d'insatisfaction... Mais le besoin de désirer, n'est-ce pas tout autre chose que le besoin de manger par exemple? = Le désir qui se noie dans la confusion d'un mauvais infini, dans les noces du désir et du besoin. Le désir arracherait le plaisir, satisfaction du besoin, à sa finitude, à la satisfaction, en l'érigeant en réalité absolue, comme si du fini pouvait jaillir l'infini, du retour du même pouvait naître la satisfaction d'une liberté. Le désir toujours déçu, toujours tourné vers l'autrement. = Le besoin, chaque fois que le milieu peut le satisfaire, sombre dans l'inconscience, disparaît de la conscience: ce n'est qu'une relation de l'être vivant à son milieu. Mais, quand l'objet du besoin vient à manquer le manque éprouvé se fait désir et, apparaît un sujet insatisfait qui s'élève au dessus de sa situation concrète dans un milieu donné, se détourne du même et se tourne vers l'autre, au delà de la nécessité. Ce n'est pas que le besoin disparaisse, mais il a désormais un compagnon de route: le désir. Et, comme ce qui est donné ne peut évidemment pas rivaliser avec ce qui est imaginé (c'est toujours bien mieux chez les autres ...) le sujet va nier le milieu, le transformer, le modifier dans l'espoir de le conformer à son attente. Et l'homme par