despotisme d'usine et syndicalisme
Centre d’Études Sociales – Faculté d’Économie, Université de Coimbra
Le despotisme d’usine et la crise du syndicalisme dans le contexte de la globalisation:
Le cas de l’industrie portugaise de chaussures
Résumé: Le présent texte aborde les transformations en cours dans le monde du travail et vise discuter certains des problèmes et des défis que les travailleurs et les syndicats ont devant soi face aux actuelles dynamiques. La croissante fragmentation de la production et la précarisation des relations de travail seront analysées à partir de quelques exemples retirés d’une étude de cas portant sur l’industrie de chaussures au Portugal. Le but est, d’un côté, de mettre en évidence les impactes locaux de la compétitivité mondiale et de la force du marché. D’un autre côté, il s’agit d’avoir un aperçu des expériences de l’action collective et de la résistance ouvrière. Celles-ci revêtissent, dans ce cas, des contours spécifiques tant en ce qui concerne la lutte syndicale – développée sous des conditions particulièrement difficiles – comme en ce qui touche les pratiques et les «jeux» de résistance et/ou de consentement de la part des ouvriers dans leur quotidien au sein de l’usine.
Mots-clé: syndicalisme, précarité, despotisme, consentement, résistance
1. Introduction: Globalisation et recomposition du travail
La recomposition, que les processus productifs et les relations de travail ont souffert durant les dernières décennies, est intimement associée à l’ouverture des frontières et à la rapide expansion des échanges commerciaux à l’échelle globale. C’est à cette dimension que la question du travail, nommément du travail industriel – sa fragmentation, flexibilité, précarisation –, doit être discutée, en tenant compte de l’actuel contexte de la globalisation économique. C’est uniquement ainsi que nous pourrons comprendre les implications de ce processus sur l’activité syndicale et les nouveaux défis que celui-ci affronte