Determinants de localisation industrielle
DISCRIMINATION PAR LES PRIX ET CONCURRENCE IMPARFAITE : LES APPORTS DE JOAN ROBINSON
Diemer Arnaud*
Résumé : La théorie moderne de la discrimination par les prix a largement hérité des travaux d’Arthur Cecil Pigou [1920] et de Joan Robinson [1933]. En consacrant deux chapitres de son ouvrage «The Economics of Imperfect Competition » au problème de la discrimination du troisième degré, Robinson a examiné les conditions nécessaires à la discrimination (pouvoir de marché, homogénéité des produits, élasticités différentes de la demande des consommateurs aux prix, absence de transferts de la demande et des biens) et présenté une analyse graphique des décisions du monopole discriminant, lesquelles ont été retranscrites dans les manuels de microéconomie [Varian, 1996]. La discrimination par les prix est définie comme l’acte de vendre le même article, produit sous un même contrôle, à différents prix à différents consommateurs. Discriminer revient alors à pratiquer des prix élevés pour certains consommateurs mais également à fixer des prix faibles pour d’autres.
Assimilant la discrimination par les prix à une imperfection de la concurrence, Joan Robinson [1933] avance dans son ouvrage The Economics of Imperfect Competition : « [qu’]il est souvent possible et profitable pour un monopoliste de vendre un seul bien à différents prix et à différents acheteurs. Cela peut se produire lorsqu’il vend sur différents marchés séparés les uns des autres, de telle manière que les quantités vendues sur le marché le moins cher ne peuvent être achetées et revendues sur le marché le plus cher, et que les clients sur ce dernier ne peuvent se transférer sur le marché le moins cher pour bénéficier du prix plus faible » [trad fçse 1975, p 169].
La discrimination par les prix serait ainsi définie comme « L’acte de vendre le