Dette et richesse
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DETTE ET RICHESSE
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I
• DETTE PUBLIQUE,
RICHESSE ET CROISSANCE
La crise financière de 2008 a porté les taux de déficit et d’endettement publics à des niveaux préoccupants. Sous la pression des marchés financiers et des agences de notation, l’heure est désormais à la rigueur dans tous les pays industrialisés, et plus particulièrement en Europe. Si la réduction des déficits publics à moyen terme est indispensable, celle-ci doit se faire en priorité par la reprise spontanée de l’économie. Outre le fait que la réduction structurelle de la dette publique est commandée par une instrumentalisation de la notion d’égoïsme intergénérationnel, le risque de la mise en place synchronisée de plans d’austérité de grande ampleur est d’étouffer la reprise et d’enliser l’économie dans un chômage de masse, ce qui pourrait déboucher sur la déflation, notamment dans la zone euro.
Auteur Mathieu Plane*
P
lus que jamais les réflexions concernant la dette publique et son risque d’insoutenabilité sont au centre des débats politiques, économiques et financiers. La crise qui frappe durement l’ensemble du monde a entraîné une hausse vertigineuse des déficits et dettes publics dans la plupart des pays. Afin d’éviter un cataclysme bancaire et limiter l’ampleur de la récession, les États ont mis en place des plans massifs de sauvetage du système financier et des plans de relance de taille importante. À l’impact des politiques budgétaires discrétionnaires de soutien à l’activité s’ajoute le coût conjoncturel pour les finances publiques des stabilisateurs automatiques (chute des recettes fiscales due à la baisse de l’activité, accélération des prestations sociales liées à la hausse du chômage) qui permettent aux économies d’amortir le choc récessif. Si ces politiques budgétaires contra-cycliques ont été le seul rempart à la crise systémique et à la dépression qui menaçaient l’économie mondiale, elles ont néanmoins un coût. En France, le solde public a chuté de 5