Dette publique
Nouhad El Chalouhi - chargée d’enseignement à la FGM
Le Liban est un pays où l’économie de marché est fortement ouverte à l’extérieur. Sa force réside dans sa capacité d’attraction des investissements et des capitaux des ressortissants libanais et surtout étrangers.
En effet, un pays construit sa richesse nationale par l’adoption d’une politique monétaire et budgétaire réfléchie. Où tout Etat est une entité souveraine, capable seule de créer sa monnaie et d’avoir un budget en déséquilibre. Cette particularité est essentielle car tout organisme privé ou public, autre que l’Etat, doit avoir son budget en équilibre.
Ce déséquilibre budgétaire permet donc aux Etats d’avoir une dette publique « acceptable » jusqu’à 60% du PIB. Cet endettement est tout à fait entré dans les mœurs des marchés internationaux, la seule limite est la capacité du pays endetté à réduire sa dette, voire à la stabiliser.
Ainsi à cause de la dernière crise financière européenne, divers pays européens comme la Grèce, l’Italie ou encore l’Espagne sont fortement fragilisés financièrement car l’augmentation de leur dette publique suscite de réelles difficultés économique, sociale, et politique au sein de leur pays.
Le Liban n’échappe pas non plus à ce débat. En effet, le Liban a une dette aujourd’hui égale à plus de 200% du PIB, faisant de ce pays l’un des pays les plus endettés du monde. Cette situation particulière mérite d’être étudiée car si le Liban est très endetté aujourd’hui, il ne l’a pas toujours été.
En effet, le Liban d’après guerre a du faire face non seulement à la reconstruction mais aussi à la dollarisation (I). Cette situation fait qu’aujourd’hui le Liban tente de s’en sortir à travers des réformes fiscales et budgétaires, tout en s’appuyant sur un atout majeur et non des plus négligeables, à savoir ses banques commerciales locales (II).
I. Les origines et l’évolution de la dette