DETTE PUBLIQUE
Soigneusement esquivée, sauf lorsqu’il s’agit de la Grèce où le moment fatidique est le plus possible retardé, la question de la soutenabilité de la dette publique n’en est pas moins posée. En effet, quelle niveau de croissance devrait être atteint, et pendant combien d’années, pour dégager un excédent primaire budgétaire qui l’accréditerait ? Barry Eichengreen, professeur à l’université de Berkeley, et Ugo Panizza, du Graduate Institute de Genève, estiment qu’une croissance de 5 % pendant 10 ans serait nécessaire dans le cas de l’Italie – la troisième puissance économique de la zone euro – un cas de figure hautement improbable avec la décennie qui s’annonce. Et si l’Italie ne remplit pas le contrat…
Quoi qu’il en soit, les chiffres sont là : la dette publique de la zone euro est repartie à la hausse début 2014, selon Eurostat, après deux uniques trimestres de baisse en 2013. Elle a atteint 93,9 % du PIB au premier trimestre, contre 92,7 % fin 2013. Faute de changement de stratégie de désendettement, les dirigeants européens en sont réduits à des bouts de chandelle et à poursuivre leurs incantations afin, non pas de faire tomber la pluie, mais de susciter une croissance qu’ils continuent désespérément de