Deuils cannibales et mélancoliques
En premier lieu, l’œuvre de Catherine Mavrikakis incarne pour l’auteure elle-même un récit libératoire. D’abord, il serait intéressant d’expliquer en quoi le lien entre la narratrice et l’auteure, entre la réalité et la fiction dans ce roman, est si fort. Au-delà d’un simple récit au « je », la narratrice nous fait part de détails personnels coïncidant parfaitement avec ceux de l’auteure : son homosexualité, son travail de professeure de littérature à l’université, son prénom, etc. Toutefois, il faudra s’accorder que le récit tend davantage vers l’autofiction que vers l’autobiographie. Certains événements réels sont aussi dans le livre. Par exemple, Hervé Guibert, dont le nom revient fréquemment dans le récit, est un écrivain et journaliste français homosexuel décédé du SIDA, qui a réellement existé. Aussi, la mort d’un des « Hervé » a été causée