Jacques Callot et dévastation de la Lorraine
Les documents des pages 67-68 intitulés Les misères et les malheurs de la guerre et Désolation de la Lorraine sont respectivement des gravures et un texte extrait d’Histoire latine manuscrite de l’université et du collège de Pont-à-Mousson. Jacques Callot, tout comme Nicolas Abram sont des contemporains des événements qu’ils décrivent, dans ses esquives pour le premier et dans son texte pour le second.
En effet, Jacques Callot, né à Nancy en 1592 et mort en 1635, est un dessinateur et graveur lorrain dont l’œuvre la plus célèbre est aujourd’hui une série de dix-huit eaux Fortes dont les deux présentées page 67 font parties.
Egalement lorrain, mais aussi jésuite, Nicolas P. Abram a donc écrit le texte proposé page 68 et était un philologue et historien entre 1589 et 1655.
Le contexte historique dans lequel s’inscrivent ces descriptions de la Lorraine sont essentiels et à prendre en compte pour comprendre le sens que veulent donner les auteurs à leurs œuvres. Depuis 1618, la guerre de Trente ans fait rage dans l’Empire germanique. En effet, la défenestration de Prague, le 23 mai de la même année, marque le début du conflit de religion entre catholiques partisans de la Contre-Réforme et protestants qui ébranlera l’Empire durant trois décennies. Le duché de Lorraine, alors souverain depuis 1542 et entouré par les Pays-Bas espagnols au nord, la Franche-Comté au sud, l’Empire germanique à l’est et le Royaume de France à l’ouest, constitue donc un enjeu considérable et, à la suite de l’internationalisation du conflit, la Lorraine se trouve au cœur du contentieux entre ces puissances.
Ces éléments pris en compte, la nécessité de ce sujet est de comprendre les raisons de la désolation que les auteurs analysent dans leurs œuvres respectives, et les moyens mis en place pour la décrire.
On observera tout d’abord l’intérêt que représente la Lorraine au moment des événements, puis nous analyserons comment les deux auteurs,