Questions :

1. D’après la lecture de ces deux textes, quelle est la place de Derville dans le roman ?
Ces deux textes sont extraits du roman de Balzac, le Colonel Chabert, paru sous sa version définitive en 1844. Le premier extrait (texte A) intitulé « le triomphe des apparences » se situe au milieu du roman et le second extrait (texte B) est l’Excipit. Ils présentent tous deux une position particulière de Maître Derville, l’avoué, qui décide de venir en aide au Colonel Chabert et qui compte parmi ses clientes : la Comtesse Ferraud. Nous allons voir, à l’analyse de ces deux extraits, quelle est la place de Derville dans ce roman.
Derville peut être considéré comme l’alter égaux de l’auteur. En effet, Maître Derville, avoué auprès du Tribunal de première Instance du département de la Seine est la projection de l’avoué que l’auteur aurait pu être, s’il n’avait pas décidé d’abandonner à l’âge de 20ans, l’étude de notaire où il travaillait, pour se consacrer à la littérature.
Les deux extraits nous montrent une posture de Derville qui évolue avec le temps entre 1819 : date vraisemblable de la scène de l’extrait A, et 1840 : le dernier épilogue, texte B. Derville apparaît d’abord, texte A, comme un avocat expérimenté et habile, voulant gagner la partie sans laisser voir son jeu et cherchant à connaître celui de son adversaire : « Un sourire malicieux et mordant exprima les idées moitiés philosophiques, moitié railleuses ». C’est un homme de loi intelligent qui a été initié aux lois et aux vérités cachées du monde : « un homme si bien placé pour connaître le fond des choses, malgré les mensonges sous lesquels la plupart des familles parisiennes cachent leur existence. » Dans l’Excipit, l’avoué intègre, apparaît vingt ans plus tard, comme un homme déçu qui renonce à la réussite professionnelle. Il n’est pas devenu paradoxalement, un brillant avocat ou magistrat qui cherche à venger le Colonel Chabert. Il estime que « les Etudes sont des égouts qu'on ne peut pas