Introduction
L’homme est un être de désir, qui aspire à combler le manque qu’il ressent en lui, dit-on. Ainsi, il serait toujours à la recherche d’un résultat définitif. Il souhaiterait, en particulier, trouver la vérité qui solutionne tous ses problèmes existentiels, et qui donnerait un sens assuré à cette existence qu’il a à vivre.
Mais cela ne serait-il pas le moyen, pour lui, de passer à côté de la vie ?
Peut-il envisager autre chose que la nécessité de vivre pleinement, dans le temps qui lui est imparti, toutes les difficultés et toutes les contradictions qu’implique son existence ? Finalement n’est-ce pas vivre, comme tel, que recherche l’être humain ?
C’est ce que semble vouloir montrer ce texte de Pascal. Il insiste sur l’idée que ce qui nous intéresse, par-dessus tout, c’est le processus même de la recherche, sans que l’on puisse prétendre la mener à terme, et que le souci de cette évolution est certainement plus à même de rendre compte de notre réalité, ainsi que de celle qui nous entoure.

1. L’homme est admiratif du combat, et non de la victoire
A. L’horreur de l’acharnement du vainqueur sur le vaincu
Pascal débute son texte par une affirmation, qu’il va illustrer par un exemple apte à frapper l’imagination et à éveiller la sensibilité. Il affirme que, lorsque nous assistons à un spectacle où intervient un jeu ou une lutte entre deux adversaires, ce n’est pas la victoire que nous admirons mais le combat luimême.
Cette affirmation, qui peut paraître étonnante, se justifie par la force de l’exemple. En effet, le combat auquel nous pouvons assister entre des animaux peut signifier des choses très différentes. Lors de son déroulement, nous voyons les forces de la nature qui sont en jeu. Ces forces, tant qu’elles sont équilibrées, rendent compte de la richesse et de la diversité de cette nature. Celle-ci est faite d’antagonismes, qui peuvent paraître aussi nécessaires les uns que les autres. Les forces en présence, finalement,