Devoir sur un personnel invisible
L'auteur identifie l'aide à la toilette, le change des malades, la réfection des lits, l'aide aux repas, le nettoyage et la désinfection du mobilier et des accessoires sanitaires du malade, ainsi que certains contrôles élémentaires tel que la prise de température, comme les tâches normalement attribuées aux aides-soignantes. Ce sont ces même tâches qui leurs sont enseignées par les monitrices infirmières durant leur formation.
Après avoir identifié ces tâches élémentaires du métier d'aide-soignante, l'auteur a tenté de situer les aides-soignantes dans la hiérarchie hospitalière. Anne-Marie Arborio a constaté que les aides-soignantes sont distinguées des médecins et des infirmières par leur absence de qualifications et de compétences techniques. Mais elles sont également distinguées des ASH (agents de services hospitaliers) qui occupent le niveau le plus bas de la hiérarchie hospitalière, car elles travaillent sur le matériau humain, et par conséquent sur le même matériau que les médecins ou les infirmières. Les aides-soignantes ont donc un contact direct avec les patients ce qui apporte à leur fonction des particularités qui n'existent pas dans le travail des ASH. L'auteur souligne plus particulièrement le respect dont les aides-soignantes doivent faire preuve vis-à-vis du malade, notamment au moment de la toilette durant laquelle elles font sortir les visiteurs afin de préserver l'intimité du patient, qui doit être considéré comme une personne au-delà de sa condition de malade. L'auteur discerne durant sont étude "une hiérarchisation des tâches hospitalières dans laquelle le travail sur matériau humain serait valorisé". Le fait de travailler sur le même matériau que les médecins est parfois sujet chez les aides-soignantes à des désaccords muets, qui ne sont jamais évoqués en présence des docteurs mais uniquement entre aides-soignantes durant leur pauses. Ces