ODUCTION
Les oasis tunisiennes offrent une grande diversité de situations: les oasis littorales, les oasis continentales et les oasis de montagne, dans lesquelles on distingue les oasis traditionnelles et les créations récentes. Toutes ces oasis connaissent des mutations qui résultent des aménagements hydro-agricoles (Kassah, 1992). En outre, ces oasis constituent un espace agricole soumis à une forte pression démographique. Dans un milieu désertique où les ressources en eau sont peu renouvelables et les ressources en sol sont très réduites, l’avenir est compromis sans une gestion rationnelle de ces milieux très souvent endoréiques. De par le drainage déficient et l'extension des surfaces irriguées vers les parties basses du paysage et le nombre élevé de puits illicites, ces milieux sont confrontés à de graves problèmes d’hydromorphie et de salinisation des sols qui mettent en cause leur pérennité (Mtimet et Hachicha, 1995).
LA GESTION DE L’EAU ET DU SOL
Les principaux aquifères du Sud sont des nappes fossiles dont le taux de renouvellement ne dépasse pas 15 % des prélèvements qui sont de 600 millions de m3/an. La teneur de l’eau en sels varie entre 1,5 g/l et 3,5 g/l et parfois plus (DGRE, 1990). Le développement des oasis a mis en évidence les limites des ressources souterraines. La surexploitation des nappes profondes engendre un appel d'eaux plus salines (Mamou,
1990). Si auparavant la présence de l'eau constituait un facteur limitant, la gestion irrationnelle de ces ressources est de nature à devenir un facteur de déséquilibre de ce milieu (Mamou, 1995).
Dans un souci d'une utilisation rationnelle des ressources en eau, un plan directeur de l'utilisation des ressources en eau du Sud (PDES; DGGR, 1979; Jebali, 1988) a été élaboré pour satisfaire les besoins de la région jusqu'à l'horizon 2000. Ainsi 16.500 ha existants avant les réalisations du PDES ont été sauvegardés et rénovés; et plus de 5.000 ha de nouvelles oasis ont été créées