Diagnostic
Pernod Ricard et Remy Cointreau
I – Analyse sectorielle et positionnement des groupes
Selon le magasine Le Point, dans un contexte économique mondial déprimé depuis la crise des subprimes, la santé du cognac fut longtemps insolente. Le temps des progressions à deux chiffres est désormais révolu. Oublié, le record de l’année viticole 2011-2012, quand 168,5 millions de bouteilles avaient été expédiées à travers le globe. Le chiffre d’affaires de la filière, en hausse de 13 %, atteignait alors 2,27 milliards d’euros, soit l’équivalent de 14 Airbus A 330 ou d’environ 300 000 Renault Twingo. Les derniers chiffres du Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) invitent à plus de mesure.
Publié il y a quelques jours, le dernier bulletin statistique mensuel du BNIC mérite plus d’attention que les autres. Les chiffres arrêtés à la fin juillet 2014 sont ceux de la campagne viticole. Ils ont valeur de référence et ne sont pas très bons. Avec un total de 155,5 millions de bouteilles, les expéditions chutent de 6,7 %.
Si les affaires demeurent florissantes dans la zone de libre-échange Alena (56,6 millions de bouteilles écoulées au Canada, aux États-Unis et au Mexique, soit une belle progression de 6 % des volumes), les résultats sont plombés par la dégringolade en Extrême-Orient, où les expéditions dévissent de 20,9 %.
49,2 millions de bouteilles en Asie contre 62,17 l’an passé : la correction est sévère. Elle s’explique en partie par le revirement du marché chinois, où le président Xi Jinping, allergique au " bling bling ", a banni toute attitude ostentatoire au sein de la classe dirigeante et l’administration.
En Europe, le cognac fléchit aussi, mais dans une moindre mesure (41 millions de bouteilles, moins 4,7 %).
Le chiffre d’affaires lui aussi en berne
Pour la première fois depuis bien longtemps, le chiffre d’affaires des négociants (évalué à 2,19 milliards d’euros) a reculé