dialogue argumentatif
Ce soir, après avoir mangé, je m’installai sur le canapé, mon père en face de moi. Nous buvions une tisane. Cela faisait une semaine que je guettais le moment pour le lui annoncer, et il devait sentir que j’avais quelque chose à lui dire, car il attendait que je prenne la parole.
Alors, je me lançai :
« Papa, il faut que je te dise quelque chose : j’ai décidé de m’inscrire à un cours d’art martial. »
Et vlan, dans le mille : il lâcha un hoquet de surprise. Il prit une minute pour rassembler ses idées, et je me préparai à jouer à un jeu très fin : l’argumentation. C’est lui qui commença, en posant son argument sur la table.
« Raphaël, me dit-il, tu n’as pourtant jamais aimé la violence, pourquoi veux-tu faire cela ? Depuis que tu es petit, si on te bouscule, si on te pousse, même si on te frappe, tu es pacifique. »
Aïe… c’est un bon argument, je ne l’avais pas vu venir. Mais je sus comment retourner l’argument.
« Mais, papa, contrai-je, quand je subis la violence, je ne peux pas me défendre, et pourtant c’est ce que je veux, me défendre, parce que si je peux me défendre, je ne me ferai plus bousculer toujours et partout. Tu aimerais te faire bousculer partout, toi ? »
Ouf, une répétition doublée d’une question rhétorique… ça fait mal !
« Et ton cours, c’est quand ? », demanda-t-il.
Mince, cela va être dur à défendre.
« Trois fois par semaine, répondis-je en retenant ma respiration.
- Quoi ? trois fois par semaine ? mais tu seras épuisé pendant toute la semaine ! »
Jolie, la réplique, mais je m’attendais à mieux. Cela je peux le contrer.
« Ce n’est vrai que pour les premières semaines. Petit à petit, mon corps finira par s’habituer. D’ailleurs, mon corps sera mieux bâti à la sortie de cette période. »
Je suis prêt à parier qu’il va passer à un autre argument, après