Dialogue des cultures
16 janvier 2013
Discours fait à l’Académie Roumaine en avril 2012
Dans un monde où 10 000 sociétés se partagent le territoire de quelque 200 Etats – selon le rapport de l’Unesco sur « Notre diversité créatrice », publié en 1996, les cultures ne sont ni isolées, ni statiques. Elles entrent en interaction les unes avec les autres et évoluent. Des possibilités illimitées de communication, d’information, d’acquisition de savoir et de sa manipulation sont désormais à la disposition de l’humanité. Un pays ne s’identifie pas nécessairement à une seule culture. Le concept de l’identité culturelle est par conséquent multiple. Beaucoup de pays, peut-être le plus grand nombre, sont multiculturels, multinationaux et multiethniques, riches de plusieurs langues, religions et styles de vie. Le principe du respect de toutes les cultures est admis communément par tous les états démocratiques. Or sa mise en pratique laisse beaucoup à désirer. C’est précisément l’objet de la recherche initiée par ce colloque.
Mon apport se basera sur l’exemple de l’Union Européenne, la situation de crise dans laquelle elle se trouve aidant à illustrer le résultat d’une considération insuffisante de l’identité culturelle des peuples. Evidemment le problème de la gouvernance institutionnelle est un défi majeur en face de la crise financière. La démarche en cours risque encore une fois de faire abstraction de la diversité culturelle de l’UE.
La crise européenne
La mondialisation s’est emparée de toutes les activités économiques et politiques, alors que l’UE cherchait encore sa cohésion. Après plus de dix ans de débats institutionnels, le traité de Lisbonne est entré en vigueur en 2009. L’Union en espérait une meilleure efficacité, une plus grande proximité des citoyens et plus de démocratie. Le rapport Schuman, sur l’Europe et l’état de l’Union, publié il y a un mois,(1) s’en prend à la Gouvernance. Dans sa préface le président Jean-Dominique