dictee du 7 mai 2012 au grenier
Le texte d’aujourd’hui est extrait d’un des romans de Guy de Maupassant : « Une vie »
Dans ce roman, Guy de Maupassant met en scène Jeanne, une jeune aristocrate entre 118 et
1848. D’abord petite fille heureuse et adolescente rêveuse, Jeanne attend le Prince charmant dans son couvent dont elle sort avec bonheur d’autant que Julien, un vicomte la demande en mariage pour Jeanne, le bonheur est de courte durée, la désillusion commence au moment de la nuit de noces. Elle se poursuit avec les tromperies de Julien, son abandon : elle se retrouve seule pour élever son fils Paul, un enfant-roi de l’époque, égoïste, aimant les fêtes, les filles et le jeu.
Sa mère est bientôt ruinée et doit vendre sa demeure. Le texte de la dictée se situe au moment où elle quitte cette maison familiale.
Jeanne finit par adopter sa petite fille quand elle apprend, dans sa solitude, que son fils est gravement malade.
AU GRENIER.
En rôdant par tous les coins de cette demeure qu’elle allait abandonner, Jeanne monta, un jour, dans le grenier. Elle demeura saisie d’étonnement ; c’était un fouillis d’objets de toute nature, les uns brisés, les autres salis seulement, d’autres encore montés là, on ne sait pourquoi, parce qu’ils ne plaisaient plus, parce qu’ils avaient été remplacés. Elle apercevait mille bibelots connus jadis, et disparus tout coup sans qu’elle y eût songé, des riens qu’elle avait maniés, ces vieux petits objets insignifiants qui avaient traîné quinze ans à côté d’elle, qu’elle avait vus chaque jour sans les remarquer et qui, tout à coup, retrouvés là dans ce grenier, à côté d’autres plus anciens dont elle se rappelait parfaitement les places aux premiers temps de son arrivée, prenaient une importance soudaine de témoins oubliés, d’amis retrouvés. Ils lui faisaient l’effet de ces gens qu’on a fréquentés longtemps sans qu’ils se soient jamais révélés et qui, soudain, un soir, à propos de rien se mettent à bavarder sans fin, à raconter toute leur âme qu’on ne