dictionnaire furetière
Furetière projette assez vite d’élaborer son propre dictionnaire, jugeant l’entreprise de l’Académie incomplète, insuffisamment ouverte sur les termes des sciences et des arts. L’Académie travaillait au dictionnaire depuis 1637 et avait obtenu en 1674 un privilège exclusif.
Furetière réussit à obtenir également un privilège du roi, dans un projet qui ne semblait pas faire concurrence à l’Académie, mais cette dernière l’accusa de profiter du travail de la Compagnie pour son propre dictionnaire. Il s’en suivit un procès que Furetière intenta devant le Conseil du Roi. Il fit paraître dans ce contexte, en 1684, un petit in-12° de 315 p. intitulé Essais d’un Dictionnaire universel, publié à Amsterdam et dans lequel il donne des extraits du grand dictionnaire à venir, pour que son lecteur, affirme et constate que son dictionnaire "n’a aucun rapport avec celui de l’Académie".
Le Dictionnaire universel contient généralement tous les mots françois tant vieux que modernes, et les Termes de toutes les sciences et des arts qui représente le dictionnaire monolingue français le plus riche et l’un des meilleurs instruments de travail lexicographique du XVIIe siècle. Si le dictionnaire de Richelet publié en 1680 correspond à notre premier dictionnaire monolingue consacré à la langue, le Dictionnaire universel de Furetière, publié dix ans plus tard, peut être assimilé à notre premier dictionnaire monolingue de type encyclopédique.
Furetière, qui avait une idée très précise de la fonction du dictionnaire se montre essentiellement comme un témoin de la langue de son temps, non pas dans l’exhaustivité, il y a dans son dictionnaire certaines lacunes (il y manque des termes qui apparaissent dans le