Les relations du SNEP et des associations professionnelles et sportives engagées sur le terrain de la rénovation pédagogique de l’EPS (1969-1995) -Introduction : En éducation physique (EP) comme dans les autres secteurs de l’enseignement et de la fonction publique, les amicales ont, plusieurs décennies durant, précédé les syndicats. Toutefois, traités en véritables parias du système éducatif et ayant à cœur de défendre leurs intérêts, les professeurs d’EP n’ont pas hésité, dès la création de leur première union professionnelle en 1884, à situer l’action associative sur le terrain corporatif. Ainsi, il faut attendre que le droit syndical soit reconnu aux fonctionnaires et que, deux ans plus tard, le premier syndicat des professeurs d’EP soit constitué pour qu’une séparation des terrains d’action dévolus aux syndicats et aux associations s’amorce. Ainsi, en 1926, P.Fisher, membre fondateur du Syndicat national des professeurs d’EP et président de l’Amicale lui ayant suppléé depuis 1912, fait le point sur la nouvelle situation. Il explique que l’association qu’il dirige devient « un groupement d’éléments différents, professeurs ou non, sympathisants et s’intéressant à l’éducation physique » tandis que « Le syndicat est un groupement purement corporatif, ne comprenant que des professeurs titulaires ». En conséquence, il précise que « c’est le syndicat seul qui renseignera sur toutes questions concernant les traitements, les heures supplémentaires, les horaires, le service, etc. »1. Les intentions visant à distinguer, tout en les maintenant en relation, syndicats et associations, sont présentes. Cependant, elles seront vite oubliées. Dès le début des années trente, le Syndicat déborde de ses strictes attributions. Considérant que l’amélioration du statut des professeurs ne peut se faire sans promouvoir, et donc infléchir, l’enseignement que ces derniers dispensent, le Syndicat entre dans le débat pédagogique et prend position. Ce faisant, il pose le problème des