Paradoxe sur le comédien
Denis Diderot

De quelle façon le comédien arrive-t-il à émouvoir et à éblouir les spectateurs? C’est une question qui est intéressante à découvrir. Plusieurs théoriciens du théâtre ont écrit sur ce sujet. Denis Diderot, dans son œuvre Paradoxe sur le comédien exprime lui aussi sa pensé sur l’art d’être comédien. Dans son ouvrage, deux personnages, le représentant, se questionnent sur le sujet. Le premier, plus âgé, a pu acquérir de l’expérience et le deuxième est jeune et inexpérimentés. C’est une représentation de l’évolution de la pensée de Diderot sur l’art de jouer. Au fil du texte, l’auteur nous transporte dans son univers théâtral. Il débute en expliquant la différence en le jeu sensible et le jeu rationnel. Ensuite, il explore la signification du vrai au théâtre.
Tout d’abord, dans son analyse sur le comédien, Diderot expose la différence entre un acteur jouant avec sensibilité et celui qui est raisonné. Il illustrera quelle est sa conception du jeu. D’après Diderot, la sensibilité ou le jeu de l’âme se décrit par toutes émotions pouvant émerger du corps qui n’est pas contrôlable.
[La sensibilité est une] disposition, compagne de la faiblesse des organes, suite de la mobilité du diaphragme, de la vivacité de l’imagination, de la délicatesse, des nerfs, qui incline compatir, à frissonner, à admirer, à craindre, à se troubler, à pleurer, à s’évanouir, à secourir, à fuir, à crier, à perdre la raison, à exagérer, à mépriser, à dédaigner, à n’avoir aucune idée précise du vrai, du bon, et du beau, à être injuste, à être fou…Multipliez les âmes sensibles et vous multipliez en même proportion les bonnes et les mauvaises actions en tout genre, les éloges et les blâmes outrés.(DIDEROT,1981 :158)

Cette définition illustre bien la pensée de Diderot sur le jeu sensible; un comédien sensible est médiocre. En effet, selon lui un artiste jouant avec l’âme n’est pas constant. C’est-à-dire, lorsqu’il va interpréter un rôle, il va