Voyez-vous ces lunettes. […] Personnellement je les apprécie, je les trouve esthétiques.[ ] Êtes-vous tous du même avis que moi ? Bien sûr que non.

Certains les trouveront trop bleues, trop rondes. De par ce fait je diffère d’eux. Peut-on cependant dire que je les enrichis parce que je les porte ? N’allons pas jusque là et ne tombons pas dans l’extrême. Les différences ne sont pas toutes importantes, porteuses de sens.

Comprenons donc bien cette phrase de Saint Exupéry. Il faut de tout pour faire un monde, mais ce sont des différences tellement plus profondes auxquelles il fait allusion.

Je commencerai ce discours par vous prouver irréfutablement l’évidence.

L’Homme a besoin d’être entourés, soutenu, intégré dans une société. Il a besoin des autres. Je vais vous raconter une petite histoire bien macabre. Dans les obscurs temps de l’URSS, des expériences quelque peu étranges furent menées.

L’une d’entre elle, certes horrible, me semble parfaitement à propos. Des nouveaux nés furent coupés du monde, dans une pièce, sans aucun contact avec l’extérieur. Ils étaient nourris à heures fixes par des « scientifiques » qui n’étaient pas autorisés à seulement les regarder. Devinez-vous ce qu’il arriva à ces nourrissons ? Oui vous le devinez.

Au cours de l’Histoire, certains régimes ont bien essayé de faire taire l’unicité de chacun. Avec leur propagande, leur police d’Etats, ils dictaient la façon de penser, la façon d’agir, de leur population. Cette vision du monde est certes réalisable en certains points, je le pense. Mais quel ennui !

Tenez, prenons ce concours par exemple. Imaginez-vous quatre candidats identiques, sans le moindre soupçon de différence. Vous perdriez votre heure à entendre quatre fois le même discours, avec les mêmes idées, les mêmes gestes. Cela serait, à mon humble avis, bien monotone.
Et comment choisiriez-vous votre vainqueur ? Cela serait fort difficile.

Certes, ceux qui ne seront pas sélectionnés pour la suite de cette