Dignité humaine et detention
En France, ce n’est qu’en 1970 qu’un droit de la prison émerge, droit régissant les conditions de détentions ainsi que le statut juridique du détenu. Cependant, il a fallu attendre 1992 pour que la dignité humaine soit reconnue comme une liberté fondamentale en droit pénal. En effet, sauf à la considérer comme implicitement visée à travers d'autres valeurs qu'elle irriguait ( par exemple la protection des « personnes » du Code pénal de 1810), la dignité ne faisait pas l'objet d'une incrimination directe et expresse de ses atteintes contrairement à la vie, à l'intégrité physique,... C'est désormais la dignité humaine qui veut qu'une personne privée de liberté, avant jugement comme après condamnation, non seulement ne subisse ni mauvais traitements, ni vexations, mais encore soit logée, nourrie et au besoin soignée dans des conditions satisfaisantes. Il convient alors de s'interroger sur la notion même de dignité humaine. C'est dans le cadre de la seconde guerre mondiale que l'on fit une terrible « découverte » : un régime inhumain tentait de détruire ce qu'il y a d'humain dans l'homme. Face à cette barbarie inégalée, le droit était démuni. Il a fallu élaborer une nouvelle catégorie juridique pour l'appréhender et tenter qu'elle ne se reproduise plus. Selon le droit international, la dignité de la personne humaine va devenir le concept juridique qui désigne ce qu'il y a d'humain dans l'homme. C'est pourquoi tout ce qui tend à déshumaniser l'homme sera considéré comme une atteinte à cette dignité. A partir du moment où l'on renie l'homme, on renie son humanité. On ne le considère plus comme un homme mais comme une chose. La dignité c'est ce qui permet de ne pas confondre l'homme avec autre chose. La dignité humaine n'est qu'un statut duquel on va faire découler des droits. La dignité a donc été consacrée comme une valeur intrinsèque de la personne mais il n'existe pas de définition précise de la