Dior
Christian dior
Portrait de famille : Né à Granville, station balnéaire de la Manche le 21 janvier 1905, Christian Dior passe ses premières années aux Rhumbs, villa cossue surplombant la mer et tout juste acquise par ses parents Maurice et Madeleine Dior.
L’arbre généalogique de la famille qui remonte à 1541 comporte une longue succession de laboureurs normands. L’ascension sociale qui débute avec l’arrière-grand-père de Christian, est entretenue d’une part par la réussite professionnelle de Maurice, son père, de l’autre par la volonté de Madeleine, sa mère, de créer un cadre de vie et d’élégance en parfaite harmonie avec les goûts bourgeois de l’époque. L’histoire de la fortune familiale des Dior commence donc deux générations auparavant : Louis-Jean Dior, l’arrière-grand-père de Christian, cultivateur à Savigny-le-Vieux, dont il est aussi le maire, crée en 1832 une entreprise de fabrication d’engrais. Rapidement, il la développe en exploitant les algues du littoral. Ses cinq fils lui succèdent, multipliant les entreprises à travers toute la région et laissant à la génération suivante un terreau idéal pour un avenir fertile. C’est alors au tour du père de Christian Dior et de son cousin Lucien de reprendre les commandes. Lucien est “la” grande personnalité de la famille : polytechnicien, élu député de la Manche en 1904, il devient ministre du commerce dans les cabinets Briand et Poincaré (21-24). Le nom de Louis Dior, leur oncle, orne quant à lui, un boulevard ainsi que le stade de Granville, et ce grâce à la générosité de sa fille, une des premières femmes médecin de France. Ensemble, Lucien et Maurice développent brillamment la société, étendant son activité à la fabrication d’acide sulfurique pour le phosphate d’engrais. À cette époque, la France en est le premier producteur mondial, et la région normande y contribue pour 15%. Dans les années 20, ils développent la fabrication