discours de Jules ferry
Messieurs, il y a un second point, un second ordre d'idée que je dois également aborder, le plus rapidement possible, croyez-le bien, c'est le côté humanitaire et civilisateur de la question. Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis à vis des races inférieures. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. [...]
Cette politique d'expansion coloniale s'est inspirée d'une vérité sur laquelle il faut pourtant appeler un instant votre attention : à savoir qu'une marine comme la nôtre ne peut se passer, sur la surface des mers d'abris solides, de défenses, de centres de ravitaillement [...]
Et c'est pour cela qu'il nous fallait Saigon et la Cochinchine ; c'est pour cela qu'il nous faut Madagascar.
Rayonner sans agir, sans se méler aux affaires du monde, en se tenant à l 'écart de toutes les combinaisons européennes, en regardant comme un piège, comme une aventure toute expansion vers l'Afrique ou vers l'Orient, vivre de cette sorte pour une grande nation c'est abdiquer, et, dans un temps plus court que vous ne pouvez le croire, c'est descendre du premier rang au troisième ou au quatrième.