Discours de soutenance de jennifer k dick, prononcé le 4 juin 2009
J’aimerais tout d’abord remercier les membres de mon jury d’avoir accepté de participer à cette soutenance, et Monsieur Stéphane Michaud de m’avoir dirigé vers cette thèse à travers mes premiers cours de licence ainsi que mon DEA. Je remercie tout particulièrement mon directeur de thèse, Monsieur Jean Bessière, pour son soutien, sa patience et son optimisme, sans lesquels ce projet n’aurait jamais vu le jour.
Pendant les dernières années de ce travail, lorsque je corrigeais et retravaillais les pages de ma thèse, je gardais en face de moi le manuscrit et les épreuves d’Un Coup de Dés de Stéphane Mallarmé dans l’édition de Françoise Morel. Et c’était comme si je traçais une ligne, un arc, entre moi, ici et maintenant en France, lisant la poésie contemporaine de Myung Mi Kim, de Susan Howe et d’Anne-Marie Albiach, et Mallarmé en mille huit cent quatre vingt sept et mille huit cent quatre vingt huit (1897-1898) quand il corrigeait ses épreuves avec ses crayons bleu et orange. Je n’étais plus, à ce stade de mon travail, à la recherche d’« une clé ou des clés », comme Joseph Benhamou l’écrit sur la première page de cette collection d’épreuves, « mais de nombreux chemins, parfois de traverse, des carrefours, peut-être avant tout une rencontre, une ouverture, un horizon ».
Je conçois le livre comme un entre-deux, une étude comme un dialogue, comme une voix posée à laquelle fait écho la réflexion d’autrui. Ainsi, cette thèse pose des questions et ouvre des réflexions et des lectures sur un siècle et demi d’écrivains, de plasticiens et d’un certain nombre de théoriciens, de scientifiques et de philosophes. Cette thèse laisse aussi entendre ma propre voix. Ici, ma propre voix (voie) commence…
J’aimerais bien croire que cette thèse s’appréhende comme les œuvres étudiées, qu’elle exige l’engagement tout entier du lecteur et sollicite également le regard, la capacité d’écoute et la pensée ; qu’elle