Discours du président egyptien devant la knesset (1977)
Ein brera, on n'a pas le choix, dit-on en hébreu, il faut toujours espérer. Paix à tous sur la terre arabe, en Israël et partout dans ce vaste monde, un monde tourmenté par ses conflits sanglants, foisonnant de contradictions aiguës, menacé périodiquement par des guerres dévastatrices menées par l'homme pour détruire l'homme, son compagnon. A la fin de ces affrontements, parmi les ruines de ce qui avait été édifié et parmi les restes des victimes humaines, il ne peut y avoir ni vainqueur ni vaincu. L'éternel vaincu est l'homme, la suprême création de Dieu - l'être humain créé par Dieu, comme l'a dit Gandhi, l'apôtre de la paix, « pour marcher sur ses pieds, construire la vie et adorer Dieu ».
Je suis venu à vous aujourd'hui sur deux pieds assurés, afin que nous puissions construire une vie nouvelle, afin que nous puissions établir la paix pour nous tous sur cette terre, la terre de Dieu - nous tous, musulmans, chrétiens et juifs, de la même façon - et afin que nous puissions adorer Dieu, un dieu dont les enseignements et les commandements sont l'amour, la rectitude, la pureté et la paix.
Je peux trouver une excuse à quiconque à accueilli ma décision avec surprise et saisissement quand je l'ai annoncée au monde entier. Certains ont imaginé que la décision n'était rien de plus qu'une manoeuvre verbale destinée à l'opinion publique mondiale. D'autres y ont vu une tactique visant à camoufler mon intention de déclencher une nouvelle guerre. Un de mes adjoints dans les services de la présidence m'a appelé à une heure tardive, après mon retour du Conseil du peuple, pour me demander avec anxiété : « Et que feriez-vous, Monsieur le Président, si Israël vous lançait effectivement une