Discours vieux tahitien commentaire
Avec le discours du vieillard, s'ouvre le Supplément : " Et où trouve-t-on ce Supplément ?.... / nous pourrons le parcourir ensemble.... tenez, tenez, lisez... allez droit aux adieux que fit un des chefs de l'île à nos voyageurs." ( 38). Il s'agit plus précisément de deux discours, puisque le vieillard s'adresse à deux destinataires : les Tahitiens d'abord, Bougainville ensuite ( et à travers lui tous les colonisateurs dont il représente ici le parangon), le premier discours, très bref servant en fait d'introduction au second, beaucoup plus long. Le vieillard parle en son nom propre, il dit "je" mais aussi au nom de tous les Tahitiens victimes des malveillances des Européens et il use du pronom "on" ou du pronom "nous".
Dans sa harangue aux Tahitiens, il déplore leur regret de voir partir les Européens et il met en garde contre leur éventuel retour qui leur serait fatal et dont il faudrait qu'ils se protègent.
Le ton discours à l'adresse de Bougainville est véhément, agressif et menaçant, mais c'est moins sous l'effet de la colère que sous celui de l'indignation. C'est un véritable blâme qu'il adresse à Bougainville et à ses compagnons et certaines périphrases sont très proches de l'insulte, telle l'apostrophe : " Et toi, chef des brigands" ( 40) , le tutoiement et les impératifs qui suivent expriment tout son mépris. Son discours comporte trois parties : dans une première partie il fait une comparaison entre les Tahitiens et les Européens, dans une seconde partie il fait le bilan des méfaits de leur présence sur l'île et enfin, dans une dernière partie, il damne Bougainville et ses hommes.
1) Deux portraits antithétiques
|Portrait laudatif des Tahitiens |Portrait négatif des Français |
|Ils sont innocents |Ils les méprisent