Discours sur l'affaire dreyfus
Trahir son pays, c’est se déshonorer. Comme vous l’aurez compris, ma sympathie à l’égard de Dreyfus n’a rien de natif ni de spontanée. Le « Traître » : j’ai donné ce titre à l’un de mes articles en 1894 ; c’est dire si j’en voulais à Dreyfus… Sachez que j’ai souillé ma plume en l’écrivant ceci, dans les colonnes de La Justice, ce journal que j’ai fondé, qui m’est si cher, et qui ce jour-là a si mal porté son nom. Justice, traître, Dreyfus : ces mots n’auraient jamais du être associés.J’aurais du être plus prudent : moi-même j’ai connu la calomnie ; il fut un temps où le soupçon de trahison planait sur moi. Vous aviez fait de moi un « agent anglais », vous m’avez cru corrompus Ne faites pas une deuxième fois cette