Discours
M. Christian BOUCHET a soutenu le 30 avril 1994, devant l'Université de Paris IV-Sorbonne, une thèse de doctorat d'État sur Le rêve lucide. Le jury était composé de MM. les professeurs Yvon BRES (Paris VII), Claude DEBRU (Strasbourg), Pierre ETEVENON (Caen), Michel HULIN (rapporteur, Paris IV) et J.-F. MARQUET (président, Paris-IV).
Dans sa présentation orale, M. BOUCHET retrace l'historique de sa recherche sur le rêve lucide, qu'il distingue nettement du simple maintien de la conscience de veille durant le sommeil. Tout en rendant hommage à ses devanciers anglo-saxons, il insiste sur la nouveauté du caractère systématique de son enquête, qui doit mettre en évidence chez les sujets une capacité à faire du rêve lucide à volonté, cette lucidité onirique se présentant du reste selon différentes modalités. Sans vouloir aborder le problème métaphysique du rêve en général, il montre comment on peut aboutir sur cette voie à l'hypothèse d'une pluralité de consciences au sein du même sujet, ce qui n'est pas sans évoquer des thèmes analogues dans la pensée hindoue et sans renouveler la question classique du rapport entre rêve et réalité.
M. Michel HULIN salue ce travail d'une très grande ampleur—près de deux mille pages en comptant le Volume d'Annexes—et d'une incontestable originalité. Situé aux confins de la psychologie expérimentale, de la neurophysiologie, de l'ethnologie et de la métaphysique, il assume consciemment une dimension