En 1987, Klaus Barbie est condamné à la réclusion à perpétuité. En 1994, c’est au tour de Paul Touvier. En 1998, Maurice Papon, lui, est condamné à dix ans de réclusion criminelle. Le premier était poursuivi pour sa responsabilité dans la rafle du 9 août 1943, la rafle des enfants d’Izieu du 6 avril 1944 et le convoi de déportation du 11 août 1944 ; le deuxième pour complicité de crimes contre l’humanité pour son rôle dans l’exécution de sept otages juifs au cimetière de Rillieux-la-Pape le 29 juin 1944 ; le troisième pour son rôle dans l’exécution de sept otages juifs au cimetière de Rillieux-la-Pape le 29 juin 1944. Les trois étaient poursuivis pour crime ou complicité de crime contre l’humanité. La mémoire française de la Seconde Guerre mondiale a longtemps été un mythe, celui d’une France unanimement résistante, derrière l’armée des ombres, la parenthèse de Vichy n’ayant pas réussi à dissimuler la continuité du gouvernement à Londres. C’est l’historien américain Robert O. Paxton qui, dans les années 1960, a le premier ébranlé les fondations de ce mythe. Il a fallu attendre 1995 pour que le président de la République française, Jacques Chirac, reconnaisse que "oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’État français." Les procès Barbie, Touvier et Papon témoignent eux aussi des difficultés qu’a eues la France à retrouver la mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Mais ces procès ne furent pas sans poser de nombreux problèmes juridiques.
La Seconde Guerre mondiale a constitué un temps d'épreuves pour la France : défaite de 1940, occupation allemande, régime de Vichy et collaboration avec l'Allemagne, participation à la politique génocidaire des nazis. C'est aussi une période où des Français ont combattu pour les valeurs de liberté et de démocratie : le général de Gaulle et tous les combattants français au côté des Alliés et dans la Résistance. La mémoire de cette époque troublée est complexe. Le travail des historiens