Dislocation familiale et delinquance juvenile
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La famille est le creuset de toute conduite. En raison des difficultés de socialisation des enfants, il existe, dans toutes les familles, des facteurs de risque de production des conduites délinquantes. Dans ces conditions, il est difficile d’imaginer que la famille ne soit pas, dans une certaine mesure, la source de la délinquance. Or le développement harmonieux de l’être humain dépend, dans un grand nombre de cas, du cadre familial de son environnement qui doit lui apporter l’aide fondamentale nécessaire à son évolution. Par ailleurs, toute société contient d’une part des éléments de cohésion, et d’autre part des forces de déviances. Ainsi, tout individu vit dans un contexte sociétal, par essence générateur de délinquance. Certaines sociétés, certains mécanismes sociaux sont plus propices que d’autres à favoriser une délinquance largement répandue et une délinquance systématisée de certains groupes. Les recherches ont montré que l’anomie, la désorganisation sociale, l’urbanisation et la dislocation familiale sont souvent à l’origine de taux de délinquance important. En Haïti, la délinquance juvénile ne cesse de connaître, dans ces dix dernières années, un essor considérable, mettant en péril l’avenir de la société. Fort de ce constat, nous trouvons qu’il est un impératif, en tant que citoyen et universitaire, d’aller à la recherche des causes de ce phénomène dans la structure familiale. I. INTRODUCTION. Parmi les éléments pouvant expliquer la délinquance juvénile en Haïti, la famille occupe une place de choix. Sans prétendre que l’influence familiale joue seule, on peut noter certaines constantes dans les caractéristiques familiales des délinquants. La famille est nécessairement impliquée dans la compréhension de la délinquance soit en tant que creuset où cette délinquance a pris naissance, soit en tant que lieu d’interaction en rapport avec les conduites délinquantes d’un ou de plusieurs de ces membres. La famille est un ensemble complexe