Disseration sur le bonheur
Définition, problématisation.
Le bonheur se présente plutôt comme une fin. Le bonheur est même la fin universelle : le bonheur est ce que tout le monde veut (« tous les hommes recherchent d’être heureux ; cela est sans exception ; quelques différents moyens qu’ils y emploient, ils tendent tous à ce but » ). Sans être jamais le moyen d’une autre fin, il est l’enjeu apparent ou caché de toutes les autres fins. Mais cette fin universelle est-elle accessible ? Puisqu’il semble souvent que non, que la vraie vie est ailleurs, il faut savoir ce qui est en cause : si c’est le bonheur qui est difficile d’accès (aucun de nos efforts ne suffisant à s’en approcher), alors nous devons redoubler d’efforts pour construire notre bonheur. Mais c’est peut-être l’homme qui est inaccessible au bonheur : là où nous cherchons à construire le bonheur, il suffirait au contraire de s’y montrer accessible, toute circonstance de la vie donnant une chance de bonheur à qui saura le vivre.
Question : Le bonheur est-il quelque chose de donné ou de construit ?
Il semble bien difficile de donner au bonheur un contenu identifiable : cela tient d’abord à ce qu’il semble que pour chacun de nous, le bonheur appelle des représentations différentes, comme si chacun avait le sien et que les bonheurs ne communiquaient pas : le bonheur est menacé par le relativisme. Mais cela tient aussi à ce que nous ne sommes pas nécessairement capables de reconnaître notre bonheur autrement qu’après coup : je peux parfois dire que j’ignorais mon bonheur. Comment le reconnaître et l’identifier ? Le bonheur n’est-il qu’une idée fugace ou bien y a-t-il des signes, des critères du bonheur ?
Question : Sommes-nous parfois heureux, ou n’avons-nous jamais à faire qu’à l’idée du bonheur ?
Le bonheur est parfois frivole : devrions-nous avoir honte d’être heureux ? Le souci du devoir fonctionne-t-il comme obstacle à le recherche du bonheur ? Ce qui nous procure du bonheur est-il inversement proportionnel