Dissert'
Un économiste libéral sur une île fantastique
Il était une fois, quelque part dans l’océan pacifique, une économie qui fonctionne selon les règles de la concurrence pure et parfaite. Comme de bien entendu, ce monde est parfaitement optimal mais, en l’absence de monnaie, d’accumulation du capital et d’une production diversifiée, on finit par s’y ennuyer ferme et la population aspire à du neuf.
L’économiste Jim Happystone est envoyé par le MIT chez les Toambapiks afin de leur proposer un bouquet de réformes libérales destinées à combler leurs attentes.
Au début tout va bien, mais le pays connaît par la suite une série de déséquilibres auxquels les manuels n’ont pas préparé l’économiste : disparition des profits, inflation, chômage, sous-investissement, inégalités, spéculation et endettement généralisé.
Pour comprendre la situation et choisir le bon remède, Jim doit abandonner ses certitudes néoclassiques. Il prend conscience qu’il faut donner la priorité à la demande et suivre la mystérieuse « loi de Kalecki ».
Où l’on apprend que les profits naissent des dépenses d’investissement
La loi de Kalecki détermine l’origine des profits macroéconomiques et nous dit que les capitalistes gagnent ce qu’ils dépensent, tandis que les travailleurs dépensent ce qu’ils gagnent.
En voici une explication.
Supposons que les salariés dépensent l’intégralité de leur rémunération. A partir de là, si les entreprise cessent d’investir, leurs profits disparaissent automatiquement puisque leurs uniques recettes (qui proviennent de la consommation des salariés) sont l’exacte contrepartie des salaires qu’elles versent à leur personnel.
Moralité: les capitalistes tirent leur profit du fait que