Homère, dès l’Antiquité, fait vivre à Ulysse un véritable voyage initiatique dans l’Odyssée qui est considérée comme le texte fondateur de cette thématique. Toujours présente au 18e siècle, elle est utilisée notamment par Voltaire dans Candide.
En effet, Voltaire fait dire à Candide dans le chapitre 18 : « Il est certain qu’il faut voyager ». Nous nous interrogerons donc sur cette citation. Les mots « certain » et « faut » sous-entendent que voyager est une obligation. De plus, le terme « voyager » ne fait pas référence au tourisme mais plutôt à la recherche de soi. Nous nous demanderons donc en quoi le voyage initiatique est-il formateur et comment permet-il de se trouver.
D’abord, nous verrons quelle est la capacité formatrice du voyage initiatique. Ensuite, nous analyserons son côté pervers et ses limites. Enfin, nous démontrerons qu’il n’est pas nécessaire de partir explorer de lointaines contrées pour cela.

Pour comprendre quelle est la capacité formatrice du voyage initiatique, nous devons d’abord le définir.
Le tourisme est le parfait opposé de ce type de voyage. Il est rapide, superficiel. Son seul objectif est de voir le maximum de choses en très peu de temps. En effet, selon Alain, dans Propos sur le bonheur, « voyager c’est faire un mètre ou deux, s’arrêter et regarder de nouveau un nouvel aspect des mêmes choses ». Nous ne pouvons voir la réelle beauté des choses qu’après les avoir vues sous différents angles, qu’après s’être arrêté à chaque détail. Voyager c’est donc avant tout prendre son temps mais pour qu’un voyage devienne initiatique, il faut qu’il nous apporte quelque chose de nouveau, quelque chose qui nous permette de nous découvrir au fur et à mesure de son avancement.
Son rôle peut être de compléter notre éducation ou au contraire de l’infirmer et donc de construire sa propre personnalité, d’avoir sa propre opinion. De plus, il peut permettre de voir le monde sous un nouveau jour. Par exemple, dans Candide, au fil de son voyage et de