Être indifférent à quelque chose ou à quelqu’un, c’est ne pas se sentir concerné, rester à distance. Ce n’est pas seulement être neutre, c’est avoir un certain détachement vis à vis d’une situation donnée. Par exemple, une dispute éclate entre deux personnes dans la rue. Un témoin voit la scène et passe son chemin. La personne, témoin de la scène se dit : « De toute façon, ça ne me regarde pas… je ne connais pas ces gens ». La plupart des individus réagiront comme cette personne, ils se diront, c’est le comportement le plus sage à adopter. C’est pourquoi, un philosophe comme Diderot a écrit : « L’indifférence fait les sages, l’insensibilité : les monstres ».
Laissons de côté l’insensibilité (qui n’est pas ici notre propos) mais quand Diderot dit que « l’indifférence fait les sages », il veut signifier par là qu’il ne faut pas se mêler de tout, surtout de ce qui ne nous concerne pas directement. Être indifférent dans certaines situations serait donc une marque de bon sens et de sagesse. Seulement, la question ici n’est pas : peut-on être indifférent dans certaines situations données, mais peut-on être indifférent à la vérité ? Le sujet a une dimension vertigineuse puisqu’il est écrit : la vérité, et pas une vérité. Autrement dit, le sujet pose une question de type absolu : Peut-on être indifférent à la vérité ?
Le sujet sous-entend qu’il est possible d’être indifférent à la vérité.
Mais en quelques mots, définissons le mot vérité. Le mot vérité peut être pris sous diverses perspectives selon que l’on se place dans telle ou telle dimension du temps (passé, présent, futur). La vérité historique, c’est ce qui s’est passé réellement d’un point de vue objectif ; la vérié présente, c’est ce qui se passe réellement, en ce moment même mais d’un point de vue objectif et pas subjectif. Quant à la vérité future, c’est ce qui devrait être plus tard d’un point de vue idéal. Autrement dit, ce qui est complexe dans le mot vérité, c’est qu’il faut bien distinguer qu’elle n’est