Dissert
Lecture analytique du récit du Mendiant, depuis « Alors voilà la fin… » jusqu’à « Il me rattrape » (Poche p.129)
Dans la cité d’Argos menacée par les envahisseurs corinthiens et par la révolte intérieure, le Mendiant a raconté, devant l’assemblée des mendiants, le meurtre d’Agamemnon. Délivré de ses liens, Oreste se précipite vers Égisthe et Clytemnestre, demandant au Mendiant de raconter leur mort. Le Mendiant lui laisse « le temps d’arriver ». il entame le récit de l’assassinat au moment où Électre entend un premier cri.
I. Comment l’auteur a-t-il résolu les contraintes du récit sur scène ?
C'est surtout en jouant sur les dimensions du récit, afin de coïncider avec certaines conventions théâtrales.
* L’espace * Respect de l'unité de temps (à travers la cour) * La niche de marbre évoque la grandeur du lieu 'comme le marbre de la piscine où fut assassiné Agamemnon...) * La posture très symbolique d'Égisthe: un endroit surélevé, puisqu'il est penché; il fait donc "signe aux dieux" qui interviennent ici par vautour interposé... * La mise en scène reste crédible (Clytemnestre frappée dans son dos) * Le temps * Le temps de la légende, du récit solennel, est rapporté aux passé simple/imparfait, temps qui contribuent à une certaine "épaisseur" du récit (cf. l'analyse de Pierre LARTOMAS, poche p. 168). * Celui de la tragédie, de la fatalité, est exprimé par le passé composé: et il n'y est pas parvenu... et il a eu tort. * Giraudoux produit un "télescopage" des différentes dimensions du temps: J'ai raconté trop vite. Il me rattrape.
II. Comment ce récit a-t-il pu renouer avec le mythe primitif ?
On peut voir ici un remarquable exemple de réécriture de l’histoire ancienne par un auteur moderne. * Singularité de l’énonciationLe sujet du récit n’est qu’un dénouement attendu : Alors voici la fin. De ce fait, la relation revêt un caractère très