Dissert
I – La première vague des émancipations (1945 – 1954)
1) En 1945, l’ordre colonial est ébranlé
• Le nationalisme indigène s’est développé dans l’entre-deux-guerres obligeant les métropoles à réprimer, en Inde ou en Afrique du Nord, les premières revendications d’indépendance. La Seconde Guerre mondiale amplifie le phénomène, en particulier en Asie. Les Japonais, dans les pays qu’ils occupent, constituent des gouvernements fantoches, ouverts aux élites locales. Les Britanniques, confrontés à la campagne de désobéissance civile déclenchée par Gandhi, concèdent à l’« Union indienne » un statut de dominion. En 1944, de Gaulle s’engage aussi lors de la conférence de Brazzaville à modifier le statut de l’Empire. Dès la fin du conflit, les mouvements indépendantistes passent à l’offensive. • La charte des Nations unies en 1945, après celle de l’Atlantique en 1941, proclame « le droit des peuples à l’autodétermination ». Dès 1945, les colonies italiennes sont émancipées. Britanniques et français renoncent à leurs mandats au Moyen-Orient. L’Union soviétique adopte des positions résolument anticolonialistes. Les Etats-Unis, liés aux puissances coloniales, ont une attitude plus ambiguë, craignant que les nouvelles nations ne rejoignent le camp communiste.
2) L’attitude des métropoles est hésitante
• La Grande-Bretagne a pratiqué par pragmatisme la politique d’association. Il comprend assez vite que ses intérêts économiques peuvent survivre à la perte de la domination politique. Dès 1936, il accorde l’indépendance à l’Egypte. Les Britanniques acceptent l’indépendance, en général avant que celle-ci ne devienne inévitable, et admettent les nouveaux Etats dans le Commonwealth. • La France, qui privilégie une politique d’assimilation, n’est guère préparée à accepter les revendications nationalistes. Certes, l’Empire se transforme en Union française en 1946, mais les pouvoirs accordés aux peuples