Dissertatio
Introduction générale
Des productions littéraires de Gustave Flaubert, Bouvard et Pécuchet est l’une des œuvres majeures. Publiée en 1881 à titre posthume, l’œuvre a bien étonné critiques et amateurs. L’auteur avait d’ailleurs prévu un tel accueil à travers une correspondance à l’un de ses amis, Auguste Sabatier en ces termes : « (…) je n’écris pas un roman populaire. Si trois cents personnes en Europe lisent mon œuvre et en entrevoient la portée, je me tiendrai pour satisfait. »[1]
Pourtant, à celui qui en approfondit la lecture, Bouvard et Pécuchet offre la possibilité de bâtir plusieurs axes de réflexion. Parmi ces axes de réflexion, figure la manière dont le comique se déploie dans l’œuvre ; car Bouvard et Pécuchet provoque le sourire et déclenche le rire.
Pour le présent exposé, il nous paraît important de nous intéresser aux personnages de l’œuvre, à la construction du récit, et aux procédés littéraires utilisés par l’auteur, pour essayer de mettre en évidence, la façon dont le comique traverse l’œuvre.
I. Les personnages :
Qui a lu Bouvard et Pécuchet se rend facilement compte que le comique se déploie autour des personnages de l’œuvre : les deux personnages principaux, et les autres personnages.
1. Les deux principaux personnages : Bouvard et Pécuchet
Bouvard et Pécuchet, font sourire et rire dans leur apparence, leurs idées et leurs actions. En effet, ils donnent l’image de deux farfelus dans leur apparence extérieure : « deux hommes parurent (…). Le plus grand vêtu de toile, marchait le chapeau en arrière, le gilet déboutonné et sa cravate à la main. Le plus petit, dont le corps disparaissait dans une redingote marron, baissait la tête sous une casquette à visière pointue »[2]. Telle est l’évocation des deux personnages dès le début du texte. Le comique de personnage est clairement exposé ici. De plus, le comique se dit à travers les idées des deux individus : ils ont toujours la