Dissertation alain robbe-grillet
Alain Robbe-Grillet, dans son essai Pour un nouveau roman, publié en 1963, se fait le porte-parole des romanciers qui remettent en question le roman traditionnel et la conception traditionnelle du personnage. D’autres auteurs, au même moment, comme Nathalie Sarraute dans L’Ère du soupçon en 1956, mais aussi Michel Butor ou Claude Simon amènent aussi une réflexion théorique sur le futur roman et la nécessité des personnages. Ils repoussent les conventions du roman traditionnel. pour tous ces écrivains, il est devenu impossible, au milieu du XXe siècle de continuer à parler d'un personnage de roman comme s'il s'agissait d'une personne vivante, réelle, dotée d'une biographie, définie par un caractère précis. La critique est donc aux romans dits psychologiques dans lequels les personnages agissent toujours conformément à leur caractère, en manifestant les mêmes qualités ou les mêmes défauts dans toutes les situations. Cette réflexion et cette pratique de la littérature donnent naissance à ce qu'on appelle alors le “nouveau roman”, c'est-à-dire un roman dont les personnages peuvent sembler privés de personnalité ou d'histoire personnelle, agissent sans que leurs actes fassent l'objet de considérations psychologiques et se évoluent dans un univers dont la description — paysages, objets — sentiments humains.
Le jugement de Robbe-Grillet est-il vraiment fondé ? L’acte de décès qu’il dresse n’est-il pas prématuré ? Que penser aujourd’hui des affirmations d’Alain RobbeGrillet, qui peuvent paraître pour le moins péremptoires ?
Nous verrons d'abord pourquoi le personnage traditionnel a pu sembler avoir épuisé toutes ses possibilités, avant de nous demander si le “vrai romancier” ne reste pas, malgré tout, celui qui s'exprime par l'intermédiaire des personnages qu'il crée.
Quelles sont les faiblesses du personnage traditionnel, qui ont conduit des romanciers du XXe siècle